Celentano provoque une polémique avec l'Eglise italienne
Adriano Celentano avait appelé à fermer les deux principaux journaux catholiques du pays.«Des publications comme Avvenire (le journal des évêques italiens, ndlr) et Famiglia Christiana (revue considérée comme progressiste, ndlr) devraient être fermées», a lancé mardi soir ce chanteur vedette des années 70/80, connu aussi pour ses longs monologues au ton messianique.
Ces publications «hypocrites» s'occupent «seulement de querelles politiques, ne parlent pas de Dieu ni du paradis» et préfèrent critiquer «ceux qui aident les derniers», les plus faibles, a encore dénoncé celui que toute l'Italie surnomme le «Molleggiato» (littéralement monté sur ressort) pour son étrange manière de danser en sautillant sur scène.
Dans son show qui a occupé près d'une heure, Celentano, arrivé au son de sirènes hurlantes et d'images de bombardements, a mélangé chansons, silences et diatribes enflammées contre l'Eglise italienne, l'indifférence à l'égard des chômeurs. Il s'en est pris aussi aux «énormes sacrifices imposés par Merkel et Sarkozy» à la Grèce et au gouvernement de Mario Monti, qualifié de «matériau résistant et en apparence indépendant».
Divagations
Mais ce sont les accusations contre l'Eglise de ce catholique pratiquant qui ont fait le plus polémique, alors que 16 millions d'Italiens et des millions d'autres téléspectateurs en Europe et Amérique latine étaient devant leur poste.
L'agence des hebdomadaires catholiques SIR, qui dépend de la Conférence épiscopale italienne (CEI), a critiqué «l'ignorance de qui prend le micro», souhaitant qu'»après des mots insensés suivent des paroles plus pesées et des excuses».
Pour la SIR, les affirmations de Celentano sont «la preuve du vide qui existe aussi en lui, d'un manque de connaissance de ce que font les publications catholiques pour l'amélioration humaine, culturelle et spirituelle de toute la société» et du «rôle laïc des médias catholiques» en Italie.
La chaîne TV2000, qui dépend de la CEI, a dénoncé l'utilisation par Celentano de «la télévision publique pour des divagations lors d'une sorte de sermon». La revue «i>Famiglia Cristiana»a qualifié le chanteur «d'activiste de l'hypocrisie».
Le directeur de la chaîne RAI Uno qui diffuse le festival, Mauro Mazza a déploré que Celentano ait demandé de fermer des journaux: «c'est terrible d'entendre une telle chose, cela me donne la chair de poule». Mais il a souligné la liberté totale de ton que la RAI lui a accordé et s'est dit «surpris d'autant de surprise», alors que le goût de la provocation de Celentano est bien connu. (ats/Newsnet)
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