lunedì 10 dicembre 2012

Il capitalismo assistito


L’actualité de la crise : LE CAPITALISME ASSISTÉ, par François Leclerc

 par François Leclerc
Billet invité
Qualifié de sugar rush (bouffée d’énergie après avoir mangé un aliment sucré) par les analystes financiers anglo-saxons, le prêt de 489 milliards d’euros de la BCE n’a pas longtemps enthousiasmé les marchés. Après une brève envolée, il s’est produit le contraire de ce qu’il était espéré : l’ampleur même de l’opération et des besoins qu’elle a révélée a amplifié les craintes des investisseurs, sur le thème “nous en sommes donc là ?”.
Deux constatations découlent de cette opération, l’une évidente et l’autre plus masquée. La première est que le système bancaire européen – puisque l’attention est focalisée sur lui – est devenu un zombie : une créature ayant seulement l’apparence de la vie. Une aide permanente lui est devenue nécessaire, en substitut des mécanismes de marché qui lui permettaient auparavant de fonctionner. Induisant une question qui n’est pas encore posée et qui ne devrait pas tarder à l’être : qu’en sera-t-il à l’échéance de trois ans du prêt de la BCE ? Devra-t-il être renouvelé et entrerons-nous ainsi dans une nouvelle phase du capitalisme, le capitalisme assisté ?
La seconde remarque est que la BCE est devenue la bad bank de la zone euro, acceptant en garantie des actifs (le collatéral) en étant de moins en moins regardante sur leur qualité, tout en mettant en avant la décote qu’elle opère pour se prémunir de tout risque en les accueillant, sans faire preuve à cet égard d’une quelconque transparence. La finance a décidément besoin de zones d’ombre : il y a sa face visible et sa face cachée. Le parler allusif des banquiers centraux et l’obscurité voulue de leurs bilans sont sur la tranche.
Le tour de passe-passe qui vient d’être opéré sous nos yeux est donc la création – non revendiquée – d’une bad bank pour toute la zone, qui vient suppléer celles qui ont déjà été crées en plus modeste en Irlande et en Allemagne, imprimant une trajectoire que le gouvernement espagnol aimerait bien suivre pour sa part.
Le nombre des établissements ayant demandé à bénéficier de ce prêt est connu – 523 banques – mais leur identité ne l’est pas. On croit toutefois savoir que les banques italiennes ont été particulièrement bien servies. Selon Reuters Thomson, une douzaine d’entre elles, dont les plus importantes, auraient demandé et obtenu 116 milliards d’euros à elles seules, soit plus du quart de l’ensemble des prêts accordés. Mais il est intéressant de noter, selon ces informations, que les banques auraient beaucoup utilisé du collatéral garanti par l’État. Ce qui signifie deux choses : qu’il est de mauvaise qualité, puisqu’une telle garantie s’impose, et que c’est en dernière instance l’État qui prend le risque. Ni vu, ni connu : la bad bank est adossée aux États, comme il se doit.
On sait déjà également que le prêt net qui a été consenti est de l’ordre de 200 milliards d’euros, si l’on prend en compte les opérations à plus court terme auprès de la BCE qui n’ont pas été renouvelées par les banques. Et l’on attend déjà la prochaine opération à trois ans, annoncée pour février prochain, car un tel montant est très inférieur aux besoins de refinancement des banques pour la seule année 2012.
Dans ces conditions, annoncer que ces fonds vont être utilisés pour procéder à des achats sur le marché de la dette souveraine, comme l’a publiquement fait savoir Nicolas Sarkozy, n’a pas faire preuve d’une particulière clairvoyance et reflète – s’il en est besoin – l’incompréhension manifeste dont font preuve les dirigeants européens face à cette crise qu’ils ne maitrisent en rien, acharné en ce qui le concerne plus particulièrement à défendre les banques comme un dernier rempart.
La BCE vient de magistralement délivrer deux leçons. La première est que le système bancaire dont elle a la charge est garanti une fois pour toute de toute faillite. Le spectre de Lehman Brothers s’est à nouveau manifesté et la banque centrale a répondu “plus jamais cela !”. Sans s’interroger outre mesure sur les conséquences de sa protection, ou bien sur les conclusions que vont en tirer les banques, désormais certaines de ne pas être abandonnées à leur triste sort, toutes indistinctement pourvues d’un label “Too big to fail” (trop importantes pour faire banqueroute) que l’on croyait réservé aux plus importantes, en vertu du risque systémique.
Nous entrons décidément dans un nouveau stade d’assistanat du capitalisme financier, où se révèle un étrange paradoxe : le rôle attribué à l’État est d’une main restreint, afin d’étendre le terrain de jeu de la finance, mais son apport est sollicité de l’autre main afin de conforter le système financier, via les garanties qu’il accorde et les facilités de la BCE. Il en découle que le rôle parasitaire de la finance s’accroît, si l’on considère son prélèvement accru sur des budgets publics diminués.
Deuxième leçon, la BCE est placée dans une étrange situation, nous jouant un rôle de composition. Drapée dans son refus intransigeant de financer les États, réfugiée derrière la défense de sa vertu et de son acte de baptême, la BCE pratique en réalité déjà une création monétaire déguisée. Jean-Claude Trichet avait pour la faire passer inventé la fiction d’achats sur le marché secondaire destinés à permettre le fonctionnement de sa politique monétaire, en les assortissant d’opérations d’assèchement de liquidités pour des montants correspondants dont le détail n’est pas connu ; que va bien pouvoir trouver Mario Draghi, qui sort de son coffre près d’un demi millier de milliards de dollars comme si de rien n’était ? Si ce n’est pas de la création monétaire, cela n’en est pas loin, car rien n’interdira de renouveler dans trois ans cette opération, pour permettre le roulement de cette nouvelle dette destinée à refinancer les précédentes…
Nous en sommes là !

Il capitalismo assistito

Forse un giorno Draghi e Monti finiranno davanti a un tribunale per quel che stanno facendo, forse davanti a un plotone d’esecuzione. Le loro azioni e decisioni sono così tortuose che è difficile spiegarle; sintomo inevitabile, quando le operazioni finanziarie diventano «schemi Ponzi».

Ricapitoliano. Alla Banca Centrale Europea è vietato prestar denaro agli Stati comprando i loro BOT e CCT, Bonos, Bund. E’ vietato «monetizzare» il debito pubblico. Ma la BCE di Mario Draghi (certo con l’accordo del consiglio d’amministrazione, fatto di banchieri centrali europei) ha prestato 483 miliardi di euro a 500 e passa banche europee, ad un tasso incredibile dell’1%, con il calcolo o la speranza che le banche comprino i BOT degli Stati più indebitati, e quindi che pagano interessi del 5% o 6%, e ne ricavino un grasso profitto.

Un ingenuo potrebbe pensare che sarebbe stato più semplice, economico ed intellettualmente onesto se la BCE avesse prestato direttamente agli Stati quel denaro, allo stesso tasso dell’1%, evitando loro di andare sui mercati ad implorare prestiti offrendo il 6%, e rischiando con ciò la bancarotta. Ma no, non si può. Altrimenti gli Stati si abituano alla manna del denaro a basso costo. La via dev’essere ritorta e contorta, e il finanziamento degli Stati deve passare per un profitto alle banche.

O facciamo un’altra ipotesi. Mettiamo che un direttore di banca faccia fidi all’1% ad imprenditori amici suoi, accettando per di più come garanzia dei fondi di magazzino invenduti, abiti smessi, scarpe vecchie, e carabattole di valore tutt’altro che certo; e accenda mutui all’1% ad altri amici che vogliono comprarsi l’attico. Quanto durerebbe al suo posto, prima di essere arrestato? Un direttore di banca non può. Un banchiere centrale, può.

Sì, perchè la BCE, per concedere quei mega-prestiti all’1% per 3 anni, si contenta che le banche le diano in garanzia dei «collaterali di bassa qualità»: che sono appunto l’equivalente di scarpe vecchie ed abiti smessi. Basta presentare un pezzo di carta dove un Pinco Pallino assicura di dovere alla banca 100 mila, mi diceva un amico blogger. E’ accaduto anche di peggio. Le banche italiane (che hanno succhiato più di tutte, da sole quasi un quarto del prestito) hanno emesso obbligazioni a se stesse, si sono fatte dare su queste carte una garanzia dal governo italiano (di Mario Monti) ed hanno conferito queste cartacce alla BCE per avere i soldi all’1%. Pare per 40 miliardi.

Provate voi ad emettere delle cambiali a voi stessi, e farle avallare da qualche danaroso pezzo grosso. E se vi riesce, provate voi ad andare in banca chiedendo di scontare tali cambiali per avere i liquidi. Chiamano i carabinieri e finite in manette. Ma le banche possono.

Solo che questa cosa non è piaciuta tanto ai «mercati». Basti qui riportare il commento di Tyler Durden, del sito ZeroHedge:

«Ciò significa che queste banche italiane non avevano un altro collaterale da poter conferire? Unicredit ha un bilancio di un trilione di euro, ma non ha niente che può postare come collaterale? È strano. Estremamente strano. E il fatto che non è stata una sola banca a far questo è preoccupante. È così contorto e circolare, che non passa il test dellodore».

E il risultato di questo ritorto e contorto finanziamento è che Monti ha aumentato il debito anzichè ridurlo, dal momento che la garanzia sui titoli che le banche hanno fatto a se stesse è addossata allo Stato. Bel risultato, per il super-tecnico salva-Italia. Roba da futuro processo di Norimberga.

E si noti la contraddittorietà di quest’operazione. Da una parte, la BCE restringe il ruolo dello Stato (a lui niente prestiti all’1%) per estendere il campo da gioco della finanza, ma dall’altro sollecita lo Stato a rafforzare il sistema finanziario, attraverso le garanzie che accorda. Siamo al triplo salto mortale anti-nazionale e filo-speculativo.

L’enorme prestito non ha avuto però il successo sperato. La BCE infatti è stata ancora obbligata a comprare miliardi di bond italiani e spagnoli sul mercato secondario, cosa che si supponeva facessero le banche; lo spread per l’Italia dunque non è diminuito. E i mercati, lungi dal festeggiare, sono rimasti sgomenti: la misura stessa, titanica, dell’operazione, ha amplificato i timori degli investitori. Come si fa a fidarsi di banche che hanno bisogno di così tanti soldi, da affollarsi assetate alla fonte della liquidità, esibendo «garanzie» che non sono affatto garantite?

Va bene, ma il fine giustifica i mezzi, direte. Le banche con quei soldi all’1% comprano BOT e CCT che rendono il 6%: quale speculazione più facile? Quale modo più semplice di fare profitti senza fatica? Si chiama infatti «carry trade», come il trasporto da un posto all’altro. Purtroppo, la UBS ha compiuto un’analisi matematica del «trade» possibile, ed ha concluso: i profitti sarebbero paurosamente insufficienti a mettere in sesto le banche. Le banche, anzichè comprare Titoli di Stato, saranno spinte a inventarsi metodi creativi per gonfiare i propri bilanci e ad emettere più debito proprio... magari da dare come collaterale per avere altri soldi (Here Is The Math: Carry Trade Profits From The LTRO Are Woefully Insufficient To Make Any Impact).

Insomma, tutta l’operazione-Draghi rischia di dare come risultato la chiara consapevolezza, sui «mercati», che il sistema bancario europeo è ormai (come dicono gli americani) uno zombie. Un morto-vivente. Ha bisogno di un aiuto colossale come quello, in sostituzione dei meccanismi di mercato che prima gli consentivano di funzionare. E quasi sicuramente, il prestito della BCE all’1% dovrà essere rinnovato alla scadenza triennale, e via così.

Il commentatore Francois Leclerc si domanda: «Siamo entrati nellepoca del capitalismo assistito?».

Esattamente. Mentre gli Stati sono incitati e forzati a smantellare le spese sociali, ossia a tagliare l’assistenza ai disoccupati, agli anziani, ai malati, perchè devono pagare i debiti, la finanza entra nell’assistenza pubblica, e imploderebbe, cesserebbe di esistere senza quella costosissima assistenza. Non si assistono gli Stati, ma si assistono le banche. Queste non fanno fidi nè mutui, non assistono l’economia reale, ma sono assistite. Dare soldi all’1% ai governi non si deve, perchè il denaro a basso prezzo eccita i politici alla spesa folle, ed è vero. Ma dare denaro all’1% ai banchieri, perchè non dovrebbe eccitarli a fare follie? Tanto più che la BCE è lì a garantire loro che non lascerà mai e poi mai fallire le banche? La mente si perde in queste torciture del pensiero (Lactualité de la crise: LE CAPITALISME ASSISTÉ, par François Leclerc)

La seconda conseguenza – dice ancora Leclerc – è che la BCE è diventata la «bad bank» della zona euro, strapiena di quei collaterali di valore dubbio, attivi poco esigibili e maleodoranti, che accetta in garanzia dalle banche. Già altri Paesi, Irlanda, Germania, hanno creato bad bank nazionali, in cui accumulare i crediti andati a male, mettendoli di fatto a carico del contribuente. Ora abbiamo una bad bank per l’intera eurozona, i cui crediti equivoci sono messi a carico di chi? Degli euro-contribuenti.

Pe questo dico che, salvo un loro successo per ora incredibile, Draghi e Monti rischiano il plotone d’esecuzione. Forse non c’è bisogno nemmeno di un cambio di regime. Perfino nella dittatura della finanza speculativa, quello che fanno è da processo. Forse la stessa Merkel, o il futuro cancelliere, potrebbe comandare il plotone. «Feuer!».



L'associazione culturale editoriale EFFEDIEFFE, diffida dal copiare su altri siti, blog, forum e mailing list i suddetti contenuti, in ciò affidandosi alle leggi che tutelano il copyright. 

Nessun commento:

Posta un commento